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mercredi 1 avril 2009

Maroc : 5 ans de prison pour l'ex-bijoutier montalbanais

Maroc : 5 ans de prison pour l'ex-bijoutier montalbanais
DDM

Serge Astorc a été condamné, tard dans la soirée de lundi, à une peine de cinq ans de prison ferme par la justice marocaine.

Pour les magistrats du Royaume, l'ex-bijoutier montalbanais, qui avait été employé par les services douaniers et les policiers français pour passer de la drogue, n'est donc qu'un vulgaire trafiquant (lire nos précédentes éditions).

« Nous avons l'impression d'avoir assisté à un règlement de compte à l'adresse de la France », assure, écœuré, son avocat français, Me Jean-Lou Lévi.

OPÉRATION « Pineapple »

Pourtant, c'est plein de confiance qu'il avait retrouvé lundi matin sa consœur marocaine Me Machda Loukili sur les marches du palais de justice à Tanger. Ils pensaient alors disposer d'une arme infaillible : les résultats de la commission rogatoire internationale délivrée en 2008 par le juge d'instruction marocain.

Ces documents, dont le retour particulièrement lent sur le bureau du juge avait poussé le tribunal à reporter une première audience, sont une mine de révélations.

Ils démontrent comment Serge Astorc a travaillé comme passeur d'un informateur des douanes dans le cadre de l'opération « Pineapple ». On y apprend également que le SRPJ de Montpellier a eu recours en décembre 2007 à la taupe des douaniers, et donc à son passeur, pour monter leur propre « coup ». Une opération, aux contours un tantinet flous, qui a capoté sur toute la largeur sans pour autant que les policiers s'en soucient. C'est presque par la bande qu'ils ont eu vent de l'incarcération d'Astorc après son arrestation sur le port de Tanger avec 400 kg de résine de cannabis.

Une version officielle à laquelle la justice marocaine n'a attaché, lundi, aucune importance.

opération illegale pour les marocains

« Je ne comprends pas ! Ils reportent une audience pour que la commission rogatoire figure au dossier. En fait, elle n'a servi à rien », déplore Me Lévi.

Les juges du Royaume ont suivi scrupuleusement le réquisitoire du procureur du Roi. En fin d'après-midi, il a assuré que les autorités marocaines n'étaient pas au courant de cette opération. Pour les Marocains elle était illégale. Astorc devait donc être considéré comme un trafiquant de drogue. Ce qu'a fait le tribunal de Tanger ignorant la demande d'acquittement formulée par les avocats de l'ex-bijoutier montalbanais. À l'annonce de la condamnation à cinq ans de prison, lundi en fin de soirée, Me Lévi et Loukili ont immédiatement fait appel.

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