Baselworld 2009, le plus grand salon mondial pour le secteur horloger, s'ouvre jeudi pour huit jours.
Après cinq années de croissance record, il sera inauguré par le conseiller fédéral Pascal Couchepin dans un climat de crise.
«En quelques semaines seulement, la situation financière de notre planète s'est totalement inversée, pratiquement toutes les branches de l'économie mondiale ont été fragilisées», a relevé mercredi à Bâle Jacques Duchêne, président du Comité des exposants. La conjoncture difficile occupe ainsi le devant de la scène.
Avec un peu moins d'exposants qu'en 2008, - soit 1952 au lieu de 2087 -, la principale exposition mondiale consacrée à l'horlogerie et à la bijouterie, n'est pas épargnée par la tourmente, a expliqué René Kamm, directeur général de MCH Group. La chute des marchés internationaux a suivi la crise financière avec une dimension inédite.
Côté négatif de la mondialisation
«Mais la crise a toujours ses bons côtés, les excès des marchés seront corrigés et les consommateurs vont se recentrer sur les valeurs sûres», a jugé René Kamm qui dirige la société organisatrice du salon.
En attendant, «le côté négatif de la mondialisation» s'est installé. Il s'est combiné à une baisse synchrone de la demande, partout dans le monde.
Le phénomène, qui a touché les entreprises après des années de forte croissance, s'est traduit par des résultats inquiétants pour certaines sociétés. «Nous avons enregistré avec surprise les réductions de l'horaire de travail et noté les difficultés d'écoulement de certaines gammes», a rappelé Sylvie Ritter, directrice de Baselworld.
Spirale infernale
Déjà constatés lors du précédent salon, les premiers signes d'essouflement se sont fait sentir dès l'été 2008. «La crise financière sans précédent venant des Etats-Unis nous a plongés dans une spirale infernale», et «la récession ne fait à mon sens que commencer», a prévenu Jacques Duchêne.
«Nos branches ont été touchées, laissant se profiler le spectre du chômage», a ajouté le président du Comité des exposants de Baselworld. Moins de commandes, moins de liquidités et un manque de visibilité, définissent le cadre actuel des affaires.
Insistant sur l'importance pour les entreprises du secteur horloger et bijoutier de maîtriser leur production et leur distribution, tout en renforçant la recherche/développement et la créativité, Jacques Duchêne s'est voulu optimiste «pour l'après- crise».
Fréquentation à la baisse
En attendant la sortie du tunnel, Baselworld 2009 servira de test pour jauger la confiance. «Les délégations provenant du monde entier seront probablement moins nombreuses» et «une baisse de la fréquentation est attendue», a expliqué Sylvie Ritter, sans donner de pronostics avant la fin de la manifestation.
«Le salon a une longue tradition et connu des périodes plus ou moins fastes, mais aucune de ces époques n'a soulevé autant de points d'interrogation que la crise actuelle», a ajouté la directrice de Baselworld.
Secteur horloger renforcé
Dans cette grande incertitude, le secteur horloger a lui augmenté sa surface d'exposition. Il conserve la part belle de la surface totale, soit 58,2%, sur un total de 160 000 m2.
«Pas moins de 40 entreprises ont investi dans la construction d'un nouveau stand», a précisé Sylvie Ritter. Quelque 359 marques horlogères sont présentes à Bâle, dont 289 marques suisses.
Le reste se répartit entre la joaillerie avec 522 exposants sur 20,9% de la surface d'exposition, puis les branches annexes, avec 537 exposants (12,3%). Les pavillons nationaux occupent 8,5% de la totalité de Baselworld avec 534 exposants.
L'Europe rassemble toujours l'essentiel des exposants (64,7%) suivie de l'Asie (26,3%), l'Amérique du Nord (4,9%) et des autres pays (4,2%). Au total, les exposants de 45 pays vont présenter leurs nouveautés à Baselworld cette année.
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